Festival du film amazigh à Azeffoun “L’hommage d’un pays à une ville”

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L’ouverture a été faite, avant-hier après 18h, par l’orche stre symphonique des  Aurès de la ville de Batna, qui a interprété de belles mélodies sous la houlette du maestro Meliani. Il sera suivi d’un “hymne aux artistes d’Azeffoun”, un documentaire en hommage aux artistes de la région, signé par l’artiste Kamel Hammadi, sous un fond musical du musicologue Iguerbouchène. 

 

“Un devoir de rendre hommage à tous ses artistes qui m’ont beaucoup donné et encouragé. Louange à ceux qui se souviennent et à ceux qui savent créer. Que de noms se sont illustrés, tous par Azeffoun enfantés”, dira Kamel Hammadi. Ce festival était une occasion pour les organisateurs de remettre l’Olivier d’or à la ville d’Azeffoun à travers son président de l’APC. Un geste symbolique pour cette terre qui a vu naître de son écume des artistes de renommée nationale et internationale. Les différents intervenants, représentant du ministère de la Culture, Slimane Hachi et Ould Ali El Hadi, sont revenus dans leur allocution sur l’importance de cette activité dans l’épanouissement du film amazigh et du septième art en généal. Une démarche de proximité pour un accomplissement rêvé de voir le cinéma amazigh reconnu. Mohamed Iftissen, commissaire du festival, ajoutera, non sans une certaine rigueur, que loin de toute considération politique, “ce n’est pas dans mes coutumes d’aller dans des festivals. Dans notre pays, on a l’habitude d’organiser des festivals, mais pas de produire des films”, tout en présentant les autres membres du jury. C’était l’occasion aussi de rendre un vibrant hommage à l’un des fils d’Oulkou, l’écrivain et poète Tahar Djaout, un “béni des Dieux” dont “l’art dépasse les frontières”. Des moments forts émouvants, notamment à travers ce documentaire qui lui a été dédié et le témoignage de sa mère, évoquant son fils assassiné à travers des mots vivants, puisés dans la tendresse d’une femme qui se redresse pour évoquer un écrivain, son fils. Cette édition 2011 du FCNAFA, sera marquée par le lancement d’une résidence d’écriture de scénarios de courts, moyens et longs métrages. Des projets qui seront ensuite réalisés en films. En matière de formation pour les jeunes, des ateliers d’initiation au cinéma seront assurés tout le long de ce festival. Des masterclasses (critique ciné) seront dispensées par, notamment des critiques en la matière, dont des étrangers. Hier, deuxième jour des activités du festival, six films en compétition devaient être projetés au public. Dans la matinée, le public a eu à découvrir, Dacu i wumi-d Cfigh (ce dont je me souviens), de Boubkeur Ould Mohand, et un autre film documentaire sur Ahmed Oulkadi, un roi kabyle, signé Hacene Aït Iftène. Ce dernier film relate l’histoire du roi de Koukou, mais aussi roi de la Régence d’Alger entre 1520 et 1527. Un personnage qui côtoiera les frères Barberousse avant de s’opposer à Khair-Eddine. Il fut aussi gouverneur d’Annaba sous les Hafisides. Pas moins de 10 films en compétition à l’Olivier d’or et en panorama sont ainsi prévus de 10h à 23h. Le cinéma corse à l’honneur À l’occasion de cette onzième édition du Festival du film amazigh, les organisateurs ont émis un coup de projecteur particulier sur le cinéma corse. Un panorama de la production corse, qui nous offre des images permettant d’interroger les représentations de la société et sans doute de visionner les correspondances avec la culture amazighe. Une occasion de mettre au-devant de la scène le rôle de l’expression cinématographique dans le combat pour une identité meilleure, autrefois malmenée sous le cliché d’une île “sauvage, indomptable, exotique où ses habitants sont d’éternels bandits et aujourd’hui convertis en terroristes, en passant par Colomba, femme corse incitant à la vendetta”. Un cinéma qui se cherche, qui reprend son souffle dans un but de créer son “miroir intérieur”.

Source : Kocila Tighilt / Liberte

 

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